Les professions du monde économique ont aussi intérêt au développement de l'éthique

L'éthique commerciale est une méthode dialectique qui se propose d'illustrer le conflit résultant de l'opposition apparente d'une thèse les affaires - et d'une antithèse, l'éthique. Ce mécanisme est loin d'être nouveau. Il se trouvait déjà dans ladite responsabilité sociale au nom de laquelle on s'efforçait, durant les années "60", de faire accroire à l'économie qu'elle était, du fait de son irresponsabilité, mise au ban de la société. Mais quels sont donc les tenants et les aboutissants de ce conflit? Et à qui profitent-ils?

Avant d'apporter une réponse à ces questions, il convient tout d'abord de définir la base servant à développer ce thème. Le principe même selon lequel il n'existe qu'un seul code éthique valable - celui du comportement personnel - constitue la base même de ce thème. Ce principe qui sert d'étalon est enraciné si profondément et rencontre une telle audience que le seul soupçon de le voir soumis à deux poids et deux

«Le management ans principe éthique valable»

mesures.. équivaut à une véritable condamnation; il ne doit toutefois pas s'appliquer au monde des affaires.

Le concept d'éthique commerciale» signifierait en fait qu'il existe un code du comportement applicable à tout venant, mais pas aux hommes d'affaires. Mais que faire face au vieil adage: --When in Rome, do as the Romans.? Si les Arabes --pratiquent» le Bakschisch aussi naturellement que nous disons ..Amen.. après la prière, le principe de validité universelle de l'éthique n'est-il pas battu en brèche? Au contraire, cet adage prouve l'existence de maintes formes de sociétés dotées de valeurs différentes et atteste de la portée générale de ce principe au sein des divers systèmes. Demander à des hommes d'affaires d'entretenir hors de leurs frontières des pratiques commerciales conformes aux lois de leur propre pays n'est en fait qu'hypocrisie, voire présomption.

«Les critères éthiques évoluent avec la société»

Autre aspect de cette lutte intestine ainsi mis à jour: le besoin d'autorité, déjà illustré dans le mot d'ordre «responsabilité sociale,>, jadis véritable refrain de toute énumération de droits tels «Equal rights, Women's rights, Gay's rights». Tout groupuscule avait son catalogue de requêtes, mais aucun n'avait de cahier des charges. Ces droits étaient exigés de l'Etat qui entreprenait les amendements constitutionnels requis et en demandait la mise en pratique par l'économie. Responsabilité sociale oblige! L'éthique universelle exige cependant que celui qui assume une responsabilité à la place d'un autre obtienne également le droit de décision qui s'y rattache, c'est-à-dire l'autorité que chacun doit trouver en lui-même.

On se trouve ici confronté à une responsabilité personnelle que l'on ne peut déléguer. Responsabilité d'autant plus pesante qu'un cadre dirigeant doit, chaque jour, prendre des décisions. Compte tenu des circonstances, il court ainsi le risque de ne pas percevoir en temps opportun l'importance éthique d'une décision. Le primat de toute action éthique réside dans le fait de percevoir qu'un problème d'entreprise jouxte certains aspects, éthiques eux aussi. La prise de décision intervient alors sur une base éthique purement individuelle. Et cette base est profondément enracinée dans la personnalité même du cadre dirigeant.

Les critères éthiques évoluent toutefois en même temps que la société. Les cadres expérimentés se construisent ainsi une sorte de "système avancé de détection éthique.. dont les antennes sont le contact régulier avec des artistes, des politiciens, des journalistes et des militaires, mais aussi avec leurs propres enfants et leurs amis. Sans oublier les anciennes connaissances qui ont fait leur propre chemin et perçoivent l'existence et les activités d'une entreprise sous un tout autre angle.

«La base éthique est ancrée dans l'individu»

En résumé, une vérité aussi simple que sobre: le management ne dispose d'aucun principe éthique valable. La base éthique est ancrée dans l'individu, dans sa personnalité façonnée par son éducation, sa famille et son environnement originel. Le comportement éthique signifie en premier lieu une meilleure perception de la conscience et de l'échelle des valeurs qui en découle, afin de saisir la portée morale (souvent latente) de certaines décisions d'entreprise, mais aussi pour se rendre compte de l'inaccessibilité du but.


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